Le Retour du père Gérard à sa ferme

Le Retour du père Gérard à sa ferme, comédie de Raffard-Brienne, 31 octobre 1791.

Théâtre de Molière.

André Tissier, les Spectacles à Paris pendant la Révolution, tome 1 (Genève, 1992), p. 243, signale que cette pièce est connue sous divers titres : « le Père Gérard (de retour) à sa ferme, ou seulement le Père Gérard. Il s’agit d’un paysan breton, Michel Gérard, réputé pour son patriotisme et ex-député de la première Assemblée Nationale. Il la crédite de 56 représentations en 1791 et 1792.

Titre :

Retour du père Gérard à sa ferme (le)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose

Musique :

non

Date de création :

31 octobre 1791

Théâtre :

Théâtre Molière

Auteur(s) des paroles :

Raffard-Brienne

Mercure de France, tome CXXXIX, n° 50 du samedi 10 décembre 1791, p. 54-55 :

[Le critique du Mercure a commencé à parler des nouveautés d’autres théâtres que les grands. Il a déjà rendu compte de créations au théâtre du Marais, auquel il prête un bel avenir. Cette semaine, c’est le tour du tout jeune Théâtre de Molière d’avoir les honneurs du compte rendu, pour une pièce de circonstance : le père Gérard, ancien député à l’Assemblée Nationale, rentre chez lui, dans sa ferme, et fait part aux siens de l’activité de l’Assemblée. La pièce est à la fois d’un excellent esprit civique, et de beaucoup de gaîté, d’esprit, de naturel : on peut faire du bon théâtre patriotique. Comme la salle est nouvelle, le critique en présente le répertoire (« des Pieces de circonstance, des Pieces patriotiques »), la troupe « composée de Sujets estimables », la salle et sa décoration sobre et de bon goût (un seul luxe, les glaces sur les portes des loges les plus coûteuses (l’égalité de tous devant le théâtre n’est pas encore d’actualité).]

SPECTACLES.

De tous les nouveaux Théâtres qui valent la peine d’être distingués, le seul dont nous n'ayons pas encore parlé est le Théâtre de Moliere, rue St-Martin, & c'est ce pendant un de ceux qui a le plus de droit à l'estime publique. Ce Théâtre paraît s'être consacré en grande partie, & plus que tout autre, à donner des Pieces de circonstance, des Pieces patriotiques faites pour propager les bons principes & l'amour de la Constitution. De ce genre est un petit Ouvrage intitulé le Pere Gérard de retour dans sa Ferme. On y présente cet estimable Député, rendant compte à sa famille qui l’adore de tout ce qu'a fait l’Assemblée dont il était Membre. Sans avoir l'éloquence nécessaire pour développer publiquement & faire valoir ses principes, on voit qu'il en a d'excellens, & la maniere naïve dont il les expose n'en est que plus propre à les faire goûter à des ames honnêtes, mais peu instruites. Cette Piece est digne du Catéchisme du Pere Gérard, que la Société des Amis de la Constitution vient de couronner, & qu'on doit au patriotisme de M. Collot d'Herbois. La petite Comédic dont nous parlons est d'un autre Auteur, dont on prépare au même Théâtre une Comédie en cinq Actes. Outre son mérite civique, on y trouve beaucoup de gaîté, d'esprit, & un grand naturel, ce qui prouve que ces deux qualités ne s'excluent pas. Plusieurs autres Ouvrages de ce Théâtre méritent & ont obtenu beaucoup d'applaudissemens.

La Troupe nous a paru en général composée de Sujets estimables On y distingue l'Entrepreneur, M. Boursault (ci-devant Malherbe), qui porte deux noms chers au Théâtre & à la Poésie,& qui paraît digne d'en soutenir le poids ; Mad. son épouse, dont la beauté est le moindre mérite, l'Acteur chargé du rôle du Pere Gérard, & plusieurs autre dont nous ignorons les noms.

La Salle est extrêmement jolie, décorée avec autant de goût que de simplicité. La seule magnificence qu'on y remarque, est un fond de glaces formant les portes des premieres & des secondes Loges. Elles ont l'avantage d'agrandir la Salle à l'œil, de multiplier les objets, & de faciliter la vue du Spectacle aux personnes placées sur les bancs de derriere. Les Dames surtout paraissent applaudir au mérite de cette invention.

La base César connaît 21 représentations en 1791 et 27 en 1792. La pièce a été également jouée une fois à Caen en 1793.

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